Comment avez-vous procédé pour définir ce projet pédagogique et en quoi consiste- t-il ?
Avant même de travailler à la préparation du concours, nous avons procédé à un temps d’échange avec l’ensemble des personnels (enseignants, chercheurs, techniciens, administratifs) et les élèves, afin de dégager les besoins, ce que les uns et les autres voulaient que le bâtiment exprime. Des besoins précis se sont naturellement dégagés : des besoins en surfaces, en rangements, de proximité,... Au-delà de ces besoins, un consensus s’est dégagé autour de sept valeurs clés et de quatre champs dans lesquels nous devions être présents.
Quelles sont ces valeurs ?
La première est ce que nous sommes convenus d’appeler l’ « hybridation ». Elle revient à souligner le fait que tout monde contribue au projet de l’Ecole Centrale : les élèves, les enseignants, les chercheurs comme le personnel technique et administratif. Par conséquent, il n’y avait pas de raison de les séparer dans des zones spécifiques. Une volonté s’est clairement manifestée en faveur de l’instauration d’une proximité entre les élèves et les différentes catégories de personnels.
La 2e valeur est la densité. On sait que les bâtiments denses sont vertueux sur le plan énergétique. Mais la densité est aussi une façon de favoriser la proximité. Il ne faut certes pas qu’elle soit trop forte. Mais le fait de ne plus avoir de longues distances à parcourir à pied pour rencontrer ses collègues de travail, comme c’est le cas aujourd’hui, ne pourra que faciliter la rencontre et l’échange.
Ce qui m’amène à la 3e valeur : la... sérendipité ! Un mot étrange, j’en conviens, pour désigner l’art de trouver ce qu’on n’a pas cherché mais qui est mieux que ce qu’on cherchait ! Elle ne peut qu’être favorisée par les rencontres fortuites que l’on fait, ne serait-ce qu’en se rendant à la cafétéria, une salle de cours ou au laboratoire d’un collègue. Si on veut multiplier ce type de rencontres, il faut pouvoir donner les moyens de faire une halte : des tables, des bancs ... Nous avons beaucoup insisté pour offrir cette possibilité.
La 4e valeur est la diversité. Certes, il doit y avoir un principe d’unité et de cohérence du bâti. Mais la diversité des activités devait se refléter dans la forme architecturale. Autrement dit, on ne devait pas être dans quelque chose de trop uniforme. Par sa propre diversité, le bâti doit s’adapter aux activités qui vont s’y dérouler et aux personnes qui y travaillent.
La 5e valeur est l’adaptabilité ou, comme vous voudrez, la flexibilité. Elle part d’un autre constat : nous ne savons pas ce que demain sera fait et pourtant, ce bâti, nous devons le construire pour une durée d’au moins 50 ans ! Nous avons donc demandé aux candidats de réfléchir à un bâtiment qui puisse s’adapter à l’évolution de nos besoins et de l’environnement. Ce n’est pas le moindre des défis !
La 6e valeur réside dans le respect des temporalités et des rythmes de vie de tout un chacun. Autrement dit, la possibilité pour les élèves comme pour les chercheurs de travailler comme bon leur semble. Je ne vois pas d’inconvénient à ce que certains aient envie de travailler jusque tard dans la nuit, le week-end ou pendant les vacances. Si des projets n’exigent d’occuper un espace que quelques heures, d’autres s’inscrivent dans la durée. Là encore le bâti doit permettre des temporalités différenciées. Je rêve qu’on puisse un jour se rendre à l’EC avec l’assurance qu’il y aura toujours quelque chose de nouveau qui s’y déroule, dans tel ou tel de ses recoins !
Enfin, la 7e valeur consiste à relever ni plus ni moins les défis à venir. Nos élèves devront apporter des solutions nouvelles aux problèmes auxquels le monde doit faire face et auxquels ils seront confrontés dans leur vie professionnelle et personnelle. Je veux parler des défis environnementaux, énergétiques, climatiques, etc.
14/04/2015
Ecole Centrale-Supélec et mots-clés
Extrait de l'entretien avec Hervé Biaiser dans le dossier de presse de présentation du projet :
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire