Visite-analyse du quartier des Quatrans, partie du programme de reconstruction de Caen post 2ème guerre mondiale. Ce quartier de reconstruction s'intercale entre le Château, l'Eglise Saint Pierre et la vieille ville préservée.
La reconstruction suit les principes modernistes tels qu'interprétés à l'époque. Immeubles génériques : pourraient être partout. Seul enracinement local : façadisme en pierre de Caen, et peinture beige.
Le quartier des Quatrans détruit (source: Renaissance d'Une Ville -
La reconstruction de Caen 1944-1963, éd. Delpha) et reconstruit.
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| Localisme de façade |
Un quartier-ilot, cerclé de barres basses dédiées au tertiaire, sauf du côté nord-ouest où on observe une fonte progressive du bâti moderne dans le tissu ancien. En outre, la Maison des Quatrans sur la rue de Geôle et les deux maisons à pans de bois sur la rue Saint Pierre (ainsi que le groupement de bâtiments plus récents qui les entourent) constituent deux encarts historiques qui brisent l'unité/monotonie de la barrière sur rue.
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| Maison des Quatrans |
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| Maisons à pans de bois |
Rez-de chaussées bordés de commerces d'intensité variable :
- la rue Saint-Pierre offre très grande densité d'enseignes disparates et multicolores alignées dans un linéaire à 2 étages, avec une très forte horizontalité visuelle. Cette barre sur rue n'est interrompue qu'en son milieu par le groupe des maisons à pans de bois, et elle cache à la vue du chaland les tours d'habitation de l'ilot et marque une rupture entre extérieur et intérieur - auquel on accède par des portiques. De l'autre côté de la rue, on trouve au niveau de la place Saint Pierre une dernière barre de l'ensemble le long de la rue, puis une enfilade d'édifices plus anciens et disparates. Les enseignes sont modernes, impression forte de dynamisme en contraste avec l'espace dégagé et calme qui caractérise la ville de manière générale.
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| Rue Saint Pierre |
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| Portique |
- A l'intérieur de l'ilot et en façade de la rue de Geôle, les commerces sont très présents en rez-de chaussée. Le type de commerce est différent (beaucoup de restauration) et moins neuf : on trouve même quelques devantures d'époque.
Devantures anciennes
Cette dualité forte entre intérieur et extérieur du quartier distingue espace public et semi-privé, offrant un espace d'intimité relative pour les résidents en dépit de la proximité immédiate d'une artère commerciale majeure de Caen.
L'espace est perçu très différemment à l'intérieur et à l'extérieur du quartier, comme on peut le voir sur cet exemple:
Par contraste, les deux placettes à l'ouest du quartier, qui marquent un état de transition graduelle entre le programme reconstruit et la ville historique, offrent des ambiances plus ouvertes, plus variées, plus chaotiques aussi dans un certain sens :
Vue depuis le château sur le quartier : les barres ordonnent le regard
et le dirigent sur des arbres, on pense à un jardin intérieur...
... Mais en entrant on réalise que l'espace est tout obstrué, avec
un ciel presque disparu, et la domination du stationnement automobile.
Les deux cours intérieures (rectangulaire et triangulaire, sur le côté est du quartier) donnent en effet le sentiment d'un espace fermé et encombré, plus propre au transit qu'à la station :
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| La cour rectangulaire : un espace visuellement clôturé, obstrué, encombré par le stationnement automobile, quelques bancs publics jetés là, comme incongrus |
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| La cour triangulaire, avec sa verdure générique, un tronc d'arbre taggé, des climatiseurs, une absence d'issue pour le regard |
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| la placette nord-ouest, une transition à la variété chaotique, espace ouvert et dynamique qui projette le regard et le déplacement vers différentes directions |
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| La placette sud-ouest, sur l'axe de la rue Saint-Pierre, où l'effet d'éclatement est adouci par le traitement linéaire du sol, qui contraste avec le décalage des façades par rapport à l'axe de la rue pour donner une sensation d'ouverture de l'espace |
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| L'espace reste ouvert au ciel et relativement dirigé tout en offrant de grandes variations de détail |
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